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| | Antonio Salieri | |
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Auteur | Message |
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Paquita Elephant in chair
Nombre de messages : 3368 Age : 37 Localisation : sudiste
| Sujet: Re: Antonio Salieri Sam 13 Nov - 17:46 | |
| Merci Emi ça fait longtemps que ce topic n'a pas bougé, va falloir y remédier !!! | |
| | | delamare sab Elephant in chair
Nombre de messages : 4259 Age : 42 Localisation : isere
| Sujet: Re: Antonio Salieri Sam 13 Nov - 17:48 | |
| ca serait bien moi ca me manque de vous lire | |
| | | Emily01 Apprenti pachyderme
Nombre de messages : 697 Age : 38 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 17 Nov - 16:43 | |
| Ce topic est un pur puit de science et d'infos !! Bravo a tous pour toutes les infos que vous mettez | |
| | | Paquita Elephant in chair
Nombre de messages : 3368 Age : 37 Localisation : sudiste
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 17 Nov - 17:55 | |
| D'autres infos dans la série Salieri contre Mozart bientôt ! | |
| | | housirius Cobaye
Nombre de messages : 73 Age : 33 Localisation : dans un trou perdu en France
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 17 Nov - 18:03 | |
| je crois avoir trouvé quelque chose dont une autre anectode mais...c'est en anglais XD Je comprends à peine la moitié des choses et il faut que je retrouve le site en question... | |
| | | Mané Elephant in chair
Nombre de messages : 3931 Age : 34 Localisation : France
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 17 Nov - 18:56 | |
| - Paquita a écrit:
- D'autres infos dans la série Salieri contre Mozart bientôt !
Oh super, j'ai hate de lire tout ca ! | |
| | | Paquita Elephant in chair
Nombre de messages : 3368 Age : 37 Localisation : sudiste
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mar 23 Nov - 20:56 | |
| SALIERI IS BACK !! Merci à Housirius qui a trouvé cette page sur Salieri : ICIEn début de page, l’auteur annonce qu’il entend réhabiliter Salieri, le compositeur qui a sans doute hérité de la plus mauvaise presse qu’un compositeur n’ait jamais souffert dans l’histoire de la musique occidentale. Il souhaite également rétablir la vérité vis-à-vis du film « Amadeus ». Il s’agit d’un excellent film mais qui a véhiculé de fausses idées sur Salieri, sa vie et même Mozart ! Voilà pour le blabla introductif, zou les choses sérieuses maintenant ! 1 Réhabilitation 1.1 S’accusant de la mort de Mozart Il est à peu près sûr que Salieri, alors qu’il était âgé et devenait sénile, tenta de se suicider. Cependant, il existe une attestation écrite de ses deux infirmiers, qui ne le laissaient jamais (il y en avait toujours un de surveillance je présume après la tentative de suicide) disant qu’il n’a jamais dit quelque chose laissant penser qu’il s’accusait d’avoir tué Mozart. 1.2. Son père Ensuite, réhabilitons la mémoire du père. Le film le présente comme le typique horrible père incompréhensif qui ne considère pas la musique comme acceptable. Celui-ci, cependant, est supposé être le même père qui arrangea des études de violon avec Tartini pour Francesco, le frère aîné d’Antonio et qui le fit étudier après avec son frère ? Ridicule. 1.3 Ses études Malheureusement, le père était ruiné et le plus jeune fils alla étudier la musique avec quelqu’un dont j’ai oublié le nom (NDLR : il s’agirait de Gassman que Salieri rencontra bien plus tard à Venise). Il lui apprit les bases sans le laisser composer tant qu’il n’eut pas appris ce qu’il était censé apprendre. Devenant un vrai compositeur, il n’obéissait pas et composait la nuit, acceptant les reproches qui lui furent faits. Il harcela également son pauvre professeur pour que certaines de ses compositions soient jouées à l’occasion (certaines choses ne changent pas), ce que l’enseignant refusa. Ce fut à cette période que lui arriva un merveilleux épisode qu’il aimait se remémorer dans sa vieillesse : son professeur était employé dans l’équipe musicale du théâtre dont le directeur était un affreux avare. Si avare qu’il était, il refusa de remplacer le clavecin qui était désaccordé. Tous les musiciens gémissaient et pestaient sans pouvoir obtenir du directeur qu’il fasse quoique ce soit. Un jour alors, Antonio se retrouva seul dans la pièce avec le clavecin. Pris d’une envie soudaine, il ouvrit le couvercle, monta sur une chaise, sauta dessus avec l’effet que vous imaginez … Ensuite, il polit son auréole, s’extirpa du piano, referma le haut et sortit de la salle, comme si de rien était. (Il sembla qu’il s’agissait d’un solide clavecin puisqu’il ne l’aurait pas a priori cassé complètement). Quelques heures plus tard, le clavecin devait être déplacé à l’étage inférieur du théâtre pour des répétitions. Arrivant à son emplacement, tout fut découvert. De grandes discussions commencèrent sur ce qui pouvait bien être arrivé. Antonio ne dit rien, son professeur et les autres musiciens décidèrent de ne pas en rechercher davantage la cause mais bénissaient leur chance. Et le directeur fut contraint d’acheter un nouvel instrument. 1.4 Compositeur de la Cour En effet, il devint le compositeur de la Cour. Il est vrai qu’il fut un homme politique (bien que le film soit maladroit dans sa manière de montrer cela dans la scène où Joseph doit décider de commander ou non un opéra en allemand à Mozart). Il est intéressant de préciser que Joseph avait l’oreille musicale – il était le quatrième d’une lignée d’empereurs autrichiens qui écoutait, jouait et souvent composait de la musique. 1.5 Son implication dans les cabales contre Mozart Il est possible qu’il fût partie dans des cabales contre Mozart. Cependant, cette accusation n’est pas prouvée et se trouve principalement dans une ou deux lettres de Léopold Mozart. Mais la question suivante doit être posée : pourquoi aurait-il fait cela ? Cet homme était salué comme le plus grand compositeur officiant. Pourquoi aurait-il été jaloux d’un petit rival […] ? Il n’a jamais été réellement entendu critiquer la musique de Mozart jusque tard dans sa vie (il en dit davantage plus tard). Allons à la scène du final d’Axur (une scène du film Amadeus sur l’opéra de Salieri, en fin de film) : pourquoi serait-il si déçu alors qu’il vient d’être décoré ? Le film accomplit un beau travail pour rendre cela plausible, mais … mais … mais … Il a été prouvé que Salieri n’avait rien à voir avec le Requiem. Sur ce sujet, il alla voir « La flûte enchantée » avec Mozart et la cantatrice Cavalieri (que l’on voit dans le film) et il applaudissait après chaque passage. Il démissionna de son emploi de la Cour après la mort de Joseph. Léopold monta sur le trône et défit systématiquement, par principe, ce que Joseph fit. Il eut ensuite une longue vie où il enseigna à Hummel, Beethoven, Schubert et Liszt, parmi tant d’autres. 1.6 Son caractère C’était un homme qui, comme son élève Beethoven, aimait marcher dans la nature – la différence étant qu’il aimait les jardins classiques. Il avait ses arbres favoris dans Vienne et fut dévasté quand ils tombèrent. Il était un abstinent absolu mais son amour des sucreries était excessif. Il était un politicien oui mais aussi un homme plutôt tempéré et en fait, un mec franchement sympa ! J’ai un exemple préféré pour le prouver : un jour, après que Salieri soit parti en retraite, un musicien vint à Vienne rendre visite au maître de chapelle. Durant la messe, il écouta un offertoire absolument magnifique et conta au Kapellmeister à la fin de la célébration combien il avait aimé l’air. Le lendemain, assis dans une pièce, il entendit toquer à la porte et un petit homme qui parlait dans un atroce mélange de langues (italien, allemand, français …) entra et dit « j’ai compris que vous avez apprécié l’offertoire hier à la messe ». Recevant une réponse affirmative, il tendit au visiteur un feuillet : « Tenez, prenez ». Il s’agissait d’une copie de l’offertoire en question qui portait l’inscription « En souvenir d’un dimanche des Rameaux à Vienne, [mention de l’année en question], de ma part, Antonio Salieri ». Il copia toute une section de sa messe juste parce qu’un parfait étranger lui dit qu’il l’appréciait. Pompeux oui mais … Peu importe, ils s’assirent et discutèrent de musique pendant des heures. (A propos de son mélange des langues et de son allemand affreux, il disait souvent, incluant cette occasion : « Bien sûr, je ne parle pas bien allemand ! Comment le pourrai-je, je n’ai eu que cinquante ans pour l’essayer et l’apprendre ! » Un homme d’esprit !) Un des sujets abordés fût celui de Mozart. L’opinion de Salieri était quelque chose comme suit : les symphonies étaient brillantes, les quatuors à cordes l’une des plus belles musiques jamais écrite, le Requiem surpassait tout. Les concertos pour piano étaient de belles pièces mais qui ne pouvaient être joués par les virtuoses d’aujourd’hui à cause des changements apportés au piano depuis qu’il les avait écrits. Le vieil instrument est plus ancien qu’on ne le pense. L’auteur de l’article dit ne pas se souvenir qu’ils aient mentionné les opéras mais cette discussion avec le musicien (dont je ne retrouve pas le nom !) est connue et son opéra favori de Mozart est « les noces de Figaro ». 1.7 Le musicien Brillant – écoutez ce final dans le film et essayer de dire qu’il ne l’était pas. Il est éclipsé par le fait qu’il est immédiatement suivi de l’avant-dernière scène de « Don Giovanni » (la scène du Commandeur) qui est encore plus brillante, mais quand même. Il était de la vieille école, celle qui connaissait si bien la théorie qu’il n’avait pas besoin d’y penser. Il en était ainsi pour de nombreux compositeurs de l’époque. Pourtant, lorsque Gluck reçut commande d’un opéra pour l’Opéra de Paris et qu’il décida qu’il était trop vieux pour l’honorer, il suggéra Salieri pour le remplacer, et il le remplaça. Le résultat fût « Les Danaïdes », qui fût d’abord joué sous le nom de Gluck afin d’attirer le public parisien. Il écrivit aussi son plus fameux opéra, « Tarare », pour Paris. Pourtant, lorsqu’il lui fût demandé de l’importer à Vienne et qu’il l’eut traduit en italien, puisqu’il entendait proposer une traduction italienne proche de la musique, il le recomposa presque entièrement et le renomma « Axur Re d’Ormus » pour que la musique colle davantage. Cela conduisit à un fou-rire dans les soirées musicales de l’empereur Joseph : il voulait entendre la nouvelle version et faire jouer les musiciens mais il n’avait que la partition vocale. Alors l’un d’eux dit « Peu importe, nous avons les partitions originales françaises, nous pouvons les jouer ». Cela n’aurait pas collé dirons-nous. Maintenant combien de compositeurs s’inquiéteraient de cela ? A la mort de Gluck, il était presque inconditionnellement salué comme le plus grand compositeur vivant et bien que la liste des plus grands compositeurs vivants soit risqué pour la postérité, le public n’est pas toujours totalement idiot. Au jour de sa mort, il était connu comme le plus grand des enseignants sur la façon de mettre les mots en musique. C’est pourquoi de nombreuses personnes se battaient pour étudier avec lui. Comme professeur, il n’utilisait jamais les livres et ne disait jamais à ses élèves quoi écrire. Il révisait simplement ce qu’ils écrivaient et les critiquait presque note par note. Il était un compositeur d’opéra dans la tradition de la réforme de Gluck, c’est-à-dire, montage de la musique au texte, aucune cadence stupide, etc. Il serait fascinant de savoir ce que d’autres idolâtres de Gluck, Berlioz, auraient pensé de la musique de Salieri. Berlioz, bien sûr, accusait Mozart de ruiner simplement des airs – comme celui de Donna Anna dans « Don Giovanni » - en ajoutant des cadences à la fin (et je crois que Salieri le pensait aussi). Pour citer un de ses étudiants, « un joyeux Agnus Dei ou un pompeux Kyrie étaient anathèmes pour lui » - une autre plainte de Berlioz. Metastase, écoutant la « Passion de notre Seigneur Jésus » de Salieri, dit qu’il était le cadre le plus efficace de mots dont il n’avait jamais entendu parler. ( ?) 1.8 Parlant mal de Mozart Salieri ne parla jamais contre la musique de Mozart jusqu’aux dernières années de sa vie – et remémorons-nous qu’il mourut seulement deux ans avant Beethoven. Et il est vrai que quand il le faisait, il pouvait l’attaquer assez vicieusement. Cependant, rappelons-nous qu’à cette époque, il –le plus grand compositeur vivant – était oublié et Mozart pas simplement rappelé mais aussi imité. Et ce qui était imité, spécialement dans l’école italienne d’opéra, étaient toutes les caractéristiques de la musique de Mozart qu’il aimait le moins, comme ces atroces cadences. 2 Conclusion En bref, après cette longue diatribe : tout le monde devrait, après avoir vu Amadeus, lu la biographie de Salieri par A.W. Thayer (où j’ai trouvé la plupart des informations) ne serait-ce que pour savoir pourquoi nous ne devrions pas croire tout ce que l’on voit sur écran, peu importe que cela soit merveilleux ou non. --> L’auteur ne se prive pas pour donner son avis, au moins ça donne un peu de relief à sa diatribe ! La biographie fleuve traduite du site salierionline.com qui est dans les pages de ce topic est tirée du livre de Thayer en grande partie donc on a de quoi faire avec la vie de Salieri | |
| | | Mané Elephant in chair
Nombre de messages : 3931 Age : 34 Localisation : France
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mar 23 Nov - 22:05 | |
| Merci infiniment, j'ai pris beaucoup de plaisir a lire ce texte. Salieri plus si pourri !! (Je plaisante bien sur, je me joue de cette image que tous aiment à dégager) Je ne me rappelais plus que Salieri a eu pour élevé BEETHOVEN ! Quand même !! J'aime la petite anecdote : « Bien sûr, je ne parle pas bien allemand ! Comment le pourrai-je, je n’ai eu que cinquante ans pour l’essayer et l’apprendre ! » La formule est divinement belle et pleine d'humour. Enfin bref un super texte passionnant ! Merci, merci merci Paquita. | |
| | | delamare sab Elephant in chair
Nombre de messages : 4259 Age : 42 Localisation : isere
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 24 Nov - 6:48 | |
| merci beaucoup et oui ne pas croire tout ce qu'on voit a la tele c'est bien vrai un réel plaissir de lire comme toujours merci infiniment e esperant avoir d'autre nouvelle | |
| | | Paquita Elephant in chair
Nombre de messages : 3368 Age : 37 Localisation : sudiste
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 24 Nov - 11:27 | |
| Merci les filles ! C'était un mec bien ce Salieri, il aurait eu quelques blagues à nous raconter ! Vu la complexité de l'allemand, 50 ans ça suffit pas Tu as eu du flaire Housirius en pensant qu'il y avait des anecdotes sympas Oui, il va y avoir une suite, il faut juste le temps que je traduise de l'anglais ! | |
| | | SabrinaNice Apprenti pachyderme
Nombre de messages : 876 Age : 41 Localisation : Nice
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 24 Nov - 12:59 | |
| merci pour toutes ces infos Paquita, super intéressant ! | |
| | | melle Mothe Super White Jumbo
Nombre de messages : 1798 Age : 33 Localisation : France
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 24 Nov - 15:06 | |
| Merci pour ces infos supplémentaires ^^ Comme quoi ne jamais vraiment croire ce qu'on voit à l'écran | |
| | | delamare sab Elephant in chair
Nombre de messages : 4259 Age : 42 Localisation : isere
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 24 Nov - 19:04 | |
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| | | emi Super White Jumbo
Nombre de messages : 1607 Age : 36 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mer 24 Nov - 23:08 | |
| Ahaha du nouveau !! Un plaisir de lire toutes ces infos, on pensait le connaître à force d'en entendre parler, que nenni !! Incroyable personnage ! Merci pour ces recherches Paquita ! | |
| | | Flow-maniie Dumbo rebelle
Nombre de messages : 143 Age : 32 Localisation : Marseille...
| | | | Mizore Autruche effarouchée
Nombre de messages : 8 Age : 32 Localisation : Nongloire (personne connait ^^!) (77)
| Sujet: Re: Antonio Salieri Lun 20 Déc - 17:25 | |
| Merci c'est super ces infos sur Antonio Salieri ^^! | |
| | | Paquita Elephant in chair
Nombre de messages : 3368 Age : 37 Localisation : sudiste
| Sujet: Re: Antonio Salieri Dim 9 Jan - 23:24 | |
| La suite a un peu tardé ... mais elle arrive. 1ère fournée d'un extrait de " Salieri et l'Opéra viennois" de John Rice sur "Mozart & Salieri". Bon retour au XVIIIè et à leur rivalité « Mozart and Salieri » John A. Rice Salieri and the Viennese Opera Arrivé en 1781, quinze ans après Salieri, Mozart écrivait à son père qu’il souhaitait vraiment entrer dans les faveurs de l’empereur, composer des opéras et devenir musicien dans ses sessions privées de musique de chambre, là où Salieri officiait depuis son arrivée à Vienne. Si l’empereur veillait sur la carrière de l’orphelin italien, il ne lui offrait pas un monopole dans la composition opératique contrairement aux dires de Mozart (ni à Da Ponte). De plus, l’impulsivité et l’imprévisibilité de Joseph II n’assuraient pas non plus un poste permanent à Salieri. En 1780 par exemple, il était rapidement revenu d’Italie craignant d’avoir perdu les faveurs de l’empereur. Celui-ci ne se privait pas de le critiquer, l’estimant parfois « un peu trop baroque en cherchant l’expression dans la musique ». Mozart atteignit rapidement son objectif en donnant des récitals de piano et en écrivant des opéras pour l’empereur. Hormis Salieri, Mozart était l’artiste viennois qui obtint le plus de commandes de Joseph II : 2 opéras en italien, 1 en allemand et 1 opéra en un acte toujours en allemand. Un 5ème opéra s’ajouta au programme du Burgtheater : « Don Giovanni ». En 1787-1788, Joseph réorganisait l’opéra en attribuant un poste important à Mozart : Kammercompositor (compositeur de chambre). Mais Mozart demeurait après Salieri dans la hiérarchie de la Cour, le principe d’ancienneté étant rarement remis en cause. Il aurait pu penser qu’il serait toujours subordonné au compositeur mais la conscience de la supériorité de son talent lui permit de compromettre la position des italiens à la Cour (N.B. : le parti italien dominait l’opéra). Mozart mentionnait rarement le nom de Salieri dans ses lettres sauf en termes de déception et de ressentiment. De son côté, Salieri évitait d’exprimer son avis sur Mozart ou sur sa musique ; cette réticence s’accordait avec sa tendance à éviter tout commentaire sur la musique de ses contemporains. « Le plus grand diplomate musicien » estimait sans doute plus prudent de garder pour lui ses opinions sur Mozart. Quand Rochlitz, l’éditeur du « Allgemeine musikalische Zeitung », rencontra Salieri en 1822, le vieux musicien, qui assumait tout à fait que ce qu’il dirait sur Mozart pourrait être imprimé, donna « Figaro » comme opéra favori. Mais Rochlitz était apparemment incapable d’en apprendre plus sur l’avis de Salieri à propos des autres opéras de Mozart. Salieri donnait à ses élèves quelques conseils plus francs. Hüttenbrenner, qui étudia avec Salieri en même temps que Schubert, écrivait : « Il me parlait souvent en toute confiance, car je lui étais aussi dévoué qu’un enfant ». Les remarques du maestro incluaient des jugements sur Mozart en tant que compositeur d’opéra. Hüttenbrenner rapportait que Salieri considérait Gluck supérieur à Mozart : « Il considérait Gluck comme le plus grand compositeur d’opéra. Lui seul savait comment décrire parfaitement un personnage en musique et comment produire les plus grands effets avec les plus minces notes ; tandis que récemment, l’un est laissé de côté par les plus grosses masses de son, en raison de leur usage trop fréquent. Il parlait toujours de Mozart avec le plus extraordinaire respect. Il, l’incomparable, s’adressait souvent à Salieri en ces mots : Cher Papa, donnez-moi quelques vieilles partitions de la bibliothèque de la Cour. J’aimerais les étudier avec vous. Se faisant, il loupait souvent son déjeuner. Un jour que je demandais à Salieri de me montrer où Mozart mourut, il me mena au « Rauhensteingasse » et me pointa l’endroit. Cela est noté, si je me souviens bien, par une peinture de la Vierge. Salieri lui rendit visite la veille de sa mort, et fut l’un des rares qui accompagna sa dépouille ». Le récit de Hüttenbrenner ne sonne pas complètement juste ; il est difficile de croire que Mozart, de six ans plus jeune que Salieri, put l’appeler Papa (qui était la manière dont les étudiants de Salieri, incluant Hüttenbrenner, s’adressaient à lui). Mais le fait que Salieri parlait de Mozart avec respect, alors qu’il montrait en même temps une préférence très nette pour Gluck dans le panthéon de l’opéra, ne devrait pas nous surprendre. Hüttenbrenner se souvenait que Salieri insistait sur un passage particulier de « La Clémence de Titus » comme un exemple de l’échec de Mozart à atteindre la perfection de Gluck : « Salieri, qui écrivit cinquante-deux opéras, ne portait pas de rancune contre Mozart, celui qui l’avait envoyé dans l’ombre. Mais là où il détectait une faiblesse chez Mozart, il la montrait à ses étudiants. Un jour alors Salieri, quand j’étais seul avec lui, expliqua que Mozart avait complètement mal géré la scène finale du premier acte de « Titus ». Rome brûle ; toute la population est en plein tumulte ; la musique devrait alors tempêter et rager. Mais Mozart choisit un tempo lent et solennel qui exprimait plus l’horreur et le choc. Il est ironique que Salieri rejette exactement la partie de Titus qui rappelle vivement l’esprit romantique. Son attitude aide à mieux comprendre pourquoi la plupart de ses opéras ont disparu du répertoire au début du XIXè siècle juste au moment où Titus trouvait un nouveau public. Passant rapidement à Don Juan, Hüttenbrenner écrivit avec ambigüité : « Pour ce que je sache, Salieri n’a manqué qu’une performance de Don Juan. Ce travail a du l’intéresser spécifiquement ; mais je ne me souviens pas qu’il se soit exprimé avec enthousiasme à son sujet. » En l’absence d’autres preuves, nous devons peut-être admettre que dans les années 1780 Salieri a reconnu l’originalité de la musique de Mozart. Nous devons peut-être aussi admettre qu’il se sentit menacé par ce nouvel arrivant qui était si pressé d’impressionner l’empereur et qu’il chercha à défendre ses prérogatives en tant que musicien de chambre de Joseph et directeur de la musique d’opéra. | |
| | | melle Mothe Super White Jumbo
Nombre de messages : 1798 Age : 33 Localisation : France
| Sujet: Re: Antonio Salieri Lun 10 Jan - 1:01 | |
| Merci pour ses infos supplémentaires ^^ | |
| | | Mané Elephant in chair
Nombre de messages : 3931 Age : 34 Localisation : France
| Sujet: Re: Antonio Salieri Lun 10 Jan - 20:33 | |
| AH la suite tant attendue !!! J'aime particulièrement l'objectivité de Salieri face au talent irréfutable de Mozart. Et je trouve ca très intéressant de voir l'attention qu'il portait a Gluck. L'oreille musicalement poussé de Salieri devait faire de lui un professeur remarquable. Le fait aussi de relire qu'il fut l'un des seuls a suivre la dépouille de Mozart me touché également. C'est en fait l'histoire d'un homme franc qui a voulut défendre son gagne pain a moment donné dans sa vie lorsqu'il a vu un rival potentiel arriver. Tout a fait légitime comme démarche et presque a son honneur quant on imagine le coté ponpeux de cette époque !! Cet homme me touche de plus en plus par sa grandeur d'ame. | |
| | | emi Super White Jumbo
Nombre de messages : 1607 Age : 36 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Antonio Salieri Lun 10 Jan - 20:43 | |
| Encore de bien belles informations ! Salieri était vraiment un homme remarquable en effet ! Merci Paquita !! | |
| | | Paquita Elephant in chair
Nombre de messages : 3368 Age : 37 Localisation : sudiste
| Sujet: Re: Antonio Salieri Lun 10 Jan - 20:57 | |
| De rien les filles, c'est passionnant de se plonger dans leur époque et de chercher à mieux comprendre les "on-dit" de leur rivalité. Je partage votre avis, un homme remarquable et certainement un excellent professeur. Il a formé de nombreux chanteurs et surtout des chanteuses, des soprano coloratura très douées jusque tard dans sa vie. Il en fût de même avec les musiciens et les compositeurs. Ce Monsieur n'a pas compté pour du beurre et je trouve un peu facile de tout lui mettre sur le dos parce qu'il était le grand représentant du parti italien. Alors, Salieri méchant et Mozart parano ? C'est dans la suite des aventures de Mozart & Salieri à Vienne | |
| | | ♥somuch'♥ Where is my drug ?
Nombre de messages : 6412 Age : 31 Localisation : Poitiers (86)
| Sujet: Re: Antonio Salieri Lun 10 Jan - 21:16 | |
| - Mané a écrit:
-
Le fait aussi de relire qu'il fut l'un des seuls a suivre la dépouille de Mozart me touché également. C'est en fait l'histoire d'un homme franc qui a voulut défendre son gagne pain a moment donné dans sa vie lorsqu'il a vu un rival potentiel arriver. Tout a fait légitime comme démarche et presque a son honneur quant on imagine le coté ponpeux de cette époque !! Cet homme me touche de plus en plus par sa grandeur d'ame. J'ai exactement la même pensée Merci pour toutes ces nouvelles infos Paquita | |
| | | delamare sab Elephant in chair
Nombre de messages : 4259 Age : 42 Localisation : isere
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mar 11 Jan - 11:45 | |
| super merci pour la suite c'est que du bonheur | |
| | | Alison29 Cobaye
Nombre de messages : 57 Age : 30 Localisation : finistere
| Sujet: Re: Antonio Salieri Mar 11 Jan - 20:39 | |
| merci pour la bio incroyable ! quel homme ! | |
| | | Paquita Elephant in chair
Nombre de messages : 3368 Age : 37 Localisation : sudiste
| Sujet: Re: Antonio Salieri Dim 16 Jan - 12:40 | |
| LES CABALES Salieri et Mozart étaient rivaux mais nous ne savons pas si la jalousie et le ressentiment qu’ils devaient ressentir à juste titre les menèrent à des activités qui auraient pu sérieusement empêcher la carrière de l’autre. Mozart et son père exprimaient fréquemment leurs soupçons sur l’implication de Salieri dans des machinations secrètes – « des cabales » - pour garder les opéras de Mozart loin de la scène ou hâter leur retrait. Mais de tels soupçons étaient communs dans la production d’opéras. Salieri craignait probablement autant les cabales que Mozart. Joseph II croyait au succès des « Danaïdes » seulement « s’il n’y avait pas de cabale » comme il le dit au Comte Mercy. Da Ponte accusa les partisans de Casti de faire circuler des critiques malicieuses sur « Il ricco d’un giorno (Les riches d’un jour) » qui contribuèrent à l’échec et rapidement au retrait de l’opéra de Salieri. Un peu plus tard, en 1799, Salieri devait être empêché par un « parti opposant » de refaire une tournée pour « Falstaff ». Le succès mozartien de « L’enlèvement au sérail » et ses proches relations avec plusieurs membres de la troupe allemande le mirent dans une position délicate quand Joseph abandonna le « singspiel » en 1783 et établit une compagnie d’opéra-bouffe. En écrivant à son père avant l’arrivée des italiens, il se posa en défenseur de l’opéra allemand et annonça à son père son vieux projet d’écriture d’un opéra en allemand. La qualité de la nouvelle troupe et ses succès en public le forcèrent à revoir sa position et à écrire un opéra en italien. Mais il continua à faire part, dans ses lettres, de son ressentiment et de sa suspicion envers divers membres de la troupe italienne. « Les Italiens sont partout des coquins » écrivait-il à Leopold en 1775. Wolfgang, peut-être sans le réaliser, hérita du préjugé paternel. Les liens de Mozart avec d’anciens membres du Singspiel le menèrent à sa première contribution musicale à la compagnie de l’opéra-bouffe et aussi à ses premiers soupçons contre une cabale par Salieri. Pour la production viennoise du « Curieux indiscret » d’Anfossi (Rome 1777 ; joué pour la première fois à Vienne le 30/6/1783), il écrivit l’air de remplacement pour deux cantatrices allemandes qui figuraient dans le casting original de « L’Enlèvement au sérail ». Elles faisaient alors leurs débuts dans la troupe italienne. Il écrivit à son père la controverse qui enflait de ses airs : « Maintenant vous devez savoir que mes ennemis sont assez malins pour annoncer dès le départ : ‘Mozart veut corriger l’opéra d’Anfossi’. Je l’ai entendu. Alors j’ai envoyé par message au Comte Rosenberg que je ne reprendrai pas les airs à moins d’imprimer les textes en allemand et en italien en additif au livret. » Note : « Les deux airs aux pages 36 & 102 furent mis en musique par le Maestro Mozart, pour convenir à Madame Lange. Celles écrites par le Maestro Anfossi ne concordaient pas avec ses capacités mais à celles d'une autre chanteuse. Il était nécessaire de le faire savoir afin que l’honneur revienne à celui à qui il est dû, sans que la renommée et la réputation du Napolitain ne soient lésées en rien. Il a été imprimé, et je remis les airs ce qui fut un extrême honneur pour ma belle-sœur et moi. Ainsi mes ennemis sont assez confus ! Maintenant, la cabale de Salieri ne me heurte pas autant que le pauvre Adamberger. Je pense que je vous écrivis avoir composé un rondo pour Adamberger. Au cours d’une brève répétition, Salieri prit Adamberger à part et lui dit que le Comte Rosenberg n’aimerait pas voir un air remplacé. Par conséquent, il lui conseilla en tant qu’ami de ne pas le faire. » Adamberger suivit les conseils de Salieri mais plus tard, il se trouva que Rosenberg n’avait rien contre cet air de Mozart et il conclut : « C’était seulement une ruse de Salieri ». Mozart ne raconta pas toute l’histoire à son père. La composition d’airs de remplacement était une part essentielle de la vie opératique au XVIIIè siècle. Salieri lui-même en écrivit de nombreuses dans les années 1770, son élève et assistant Weigl encore plus dans les années 1780 et 1790. Aucune, pour autant que nous le sachions, ne causèrent de controverses comme celle décrite par Mozart. Si les Italiens méprisaient Mozart, ce fut probablement parce qu’il écrivit ponctuellement des airs pour les chanteurs allemands uniquement, comme si seuls les allemands pouvaient percevoir les faiblesses dans l’opéra d’Anfossi composé depuis six ans (un opéra qui avait tout mais disparut des théâtres italiens en 1781). S’il avait eu les aptitudes diplomates de Salieri, Mozart aurait réalisé que du point de vue des Italiens, son casting avec Adamberger et Aloysia Langa aurait pu être interprété comme une cabale allemande, organisée contre le plus faible opéra présentée par la troupe italienne jusqu’à présent. Michael Kelly se souvient de Mozart comme quelqu’un « d’aussi sensible que la poudre à canon ». Nous pouvons le voir dans ses réactions excessives face aux rumeurs de ses prétendus airs de remplacement. La note sarcastique qu’il ajouta au livret ne pouvait qu’accroître le ressentiment des Italiens (s’ils avaient en effet quelques arrière-pensées sur les airs de Mozart avant l’impression de cette note). Mozart a peut-être souffert de cabales dans lesquelles Salieri joua un rôle mais les preuves de ses activités et de l’implication de Salieri sont bien sûr minces. Leopold Mozart écrivit rapidement à sa fille avant la première de « Figaro » : « Il serait surprenant que cela soit un succès puisque je sais que de puissantes machinations se sont liguées contre ton frère. Salieri et tous ses partisans tenteront encore de remuer ciel et terre pour retirer son opéra M. & Mme Duschek m’ont raconté récemment que cela s’appuie sur l’incroyable talent et l’habileté de ton frère que d’aussi nombreuses personnes complotent contre lui. » L’attitude de Leopold envers les politiques viennoises n’a pas davantage changé quand il a échoué à faire jouer « La finta semplice » dix-huit ans plus tard. Mais le sort de « Figaro » contredit Leopold. Malgré ses grandes lenteur et complexité, l’opéra de Mozart fut un succès et se joua neuf fois en 1786 et rejoué 29 fois en 1789 & 1790. Les « Riche d’un jour » et « Pastor fido » de Salieri ne furent joués que six fois chacun avant d’être retirés du répertoire. La cabale contre Mozart, si tant est qu’il y en ait eu une, ne fut pas aussi puissante que l’imaginait Leopold. Quant au rôle de Salieri, nous devrions nous rappeler de la déclaration de Constanze Mozart (discuté ci-dessous) qu’il devint hostile à Mozart seulement plus tard, suite au succès de « Cosi fan tutte » après que Salieri eut abandonné son projet d’adapter ce même livret. Je trouve ça gonflé, Papa est super fier de son fils et forcément, les autres sont jaloux et cherchent à casser ses projets. Même si c'est compréhensible car il est vrai que le talent suscite de la jalousie. Mais cela tourne un peu à l'obsession envers Salieri ?? En plus, dans les travaux postés avant, il est écrit qu’à cette époque, Salieri était en France en train de composer Tarare. Même si les lettres existaient, rien ne prouve que Salieri a comploté ou n’a pas comploté depuis Paris. En règle générale, il y a beaucoup de bruit pour peu de choses. On essaye de diaboliser Salieri parce qu’il est le « chef » du parti italien. Certes, il n’est peut-être pas tout blanc mais Mozart et Salieri n’étaient pas les seuls compositeurs et tout le monde a du un peu comploté contre tout le monde. Les effets variaient certainement selon la taille du réseau comploteur ! Aujourd’hui, on retrouve ni plus ni moins la même chose, rien a changé. Mozart, père et fils, n’auraient-ils pas fait une fixette contre les Italiens & Salieri ? | |
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