Antonio Salieri

Merci pour ces informations Paquita, je ne savais pas que Salieri avait été le professeur et connu autant de grands compositeurs. Salieri est le parfait exemple des conséquences que peuvent provoquer une rumeur, sur une carrière, sur la santé (mental et psychologique) et sur une vie tout simplement. Ca donne matière à réfléchir.

Merci pour ses informations !

Bien résumé stancie.
Cette fin s'abstient de tout commentaire. Si la réalité a bien été celle rapportée par les auteurs cités (qui sont jugés comme étant d'excellentes références), c'est assez triste. Cet homme, qui a 'régné' sur la musique européenne pendant 50 ans au temps de très grands compositeurs -Haendel, Mozart, Glück, Beethoven- n'était certainement pas un incompétent. Une rumeur issue de jalousies et rivalités entre clans d'opéra a suffi à le reléguer aux oubliettes.
Notre 'blague' d'un comité de réhabilitation de Salieri dans les pages précédentes n'en était pas finalement une ...

Merci beaucoup pour ce travail, grâce à toi je peux en faire "connaître" un peu mieux ce grand de la musique, merci ^^

1786-1792 : nous assistons là à d’autres marches gravies par le Maestro vers la gloire et le succès… Malgré des petits couacs, des pertes chères, Salieri est travailleur, peaufineur, ouvert aux critiques constructives…
(Tiens tiens ce serait intéressant d’en savoir un peu plus sur ce « Martin » qui est évoqué ici…).
Il est attaché à « son » opéra, qu’il défend avec le cœur et le bon esprit (à mettre à l’affiche des Opéras de Mozat).

Avec des précisions telles que sa volonté de plaire au public, un travail sur tous les livrets qu’on lui donne, on imagine un Salieri qui « ne sait pas dire non », bien loin de l’homme imbu de lui même et fier de sa personne. On y lirait plutôt de la timidité, de la retenue, de la réserve : mauvaisement interprétées, il est vrai que l’on peut basculer dans le péjoratif !

On découvre également un peu plus de la relation des deux grands compositeurs et l’anecdote de « papa » prête à sourire. On ressent le profond respect, leurs apports réciproques dans l’étude mutuelle des partitions. On peut également se laisser aller à imaginer leur amitié, des moments passés sans la musique… La présence salerienne aux obsèques de Mozart apporte la touche finale au démenti sur la possible jalousie/haine que pouvait porter notre italien sur son confrère…

A partir de 1792 commencent déjà les années noires, nous avons le droit à un avant goût, la descente est toute proche, s’amorce même…
Ptite remarque, nous en parlions avec Paquita :
Salieri perd deux filles l’une prénomée Elisabeth Josepha Salieri et la seconde Francisca Antonia Salieri…
On peut noter que les prénoms sont italiens, qu’Antonia est la féminisation d’Antonio.. et puis… rappelons nous également que les prénoms de Catarina Cavalieri étaient :
Katharina et/ou Franziska Maggdalena Josepha Kavalier !
Allez, autorisons nous quelques digressions romantiques : Salieri était il conquis par sa cantatrice au point de lui témoigner son amour interdit par cette « dédicace » ?
Pourquoi pas après tout…

^^

1802 : le quinquagénaire perd progressivement de la vigueur, sa folle inspiration s’essouffle, il reste dans ce qu’il sait faire sans plus chercher à être à la pointe… Mais lorsque l’on s’arrête, vu que la terre elle, continue de tourner, on en vient à reculer…
Je crois que la prochaine traduc’ va être difficile à lire !!! ….

Merci pour ce + ^^

D'ici quelques temps, j'espère avoir d'autres choses à vous poster car ... j'ai craqué ! Eh oui, comme si ce site en anglais ne suffisait pas, j'ai commandé une bio de Salieri (en anglais) qui figurait dans les sources du site :
"Salieri, Rival of Mozart" de Alexander Wheelock Thayer !

ah on à tous nos faiblesses ! lol
tant mieux pour nous =)

Je me joindrai à Paquita pour d'autres précisions, j'ai reçu en cadeau le livre (en françaaaaaais) Salieri dans l'ombre de Mozart, de quoi confronter deux visions, deux langues Smile

hihi...

En me replongeant un peu dans les documents, il manquait une partie de la traduction, qui est bien intéressante. Il s'agit du prologue discutant de la mort de Mozart, les rumeurs d'empoisonnement et le rôle prêté à Salieri. La fin suivra dans la semaine ...

PROLOGUE

Durant près de deux cent ans, la musique d’Antonio Salieri est demeurée dans l’oubli, reposant tranquillement sur les étagères des bibliothèques et des musées. Il fut un temps où la musique de ces manuscrits poussiéreux courut à travers l’Europe et apporta toutes les acclamations à son créateur. Dans sa vie, Salieri se plut dans une carrière distinguée au cours de laquelle il écrivit 40 opéras et un large corps de musique sacrée et de pièces de concert. Il se hissa à la place de compositeur de la Cour puis de Maître de la chapelle impériale de l’Empire des Habsbourg. Ses opéras furent joués à Vienne, Paris, Rome, Versailles et Milan et furent souvent des succès sensationnels. Il servit comme professeur de Beethoven, Schubert, Liszt et même le 2è fils de Mozart. Puis, sous le poids de ses succès, quelque chose d’horrible advint. Il fut accusé d’avoir tué Mozart.

1791

Au cours des deux derniers siècles, les circonstances de la mort de Mozart ont acquis une aura presque mythologique. Un mystérieux messager commandant le Requiem, Mozart vint à croire qu’il écrivait son propre requiem et les rumeurs de son empoisonnement s’ajoutèrent à un acte sinistre. L’accumulation de ces assertions plutôt anecdotiques passa d’un écrivain à l’autre avec peu de considération sur la réalité de leur véracité. La suite est une conclusion évidente sur la mort de Mozart et le rôle de Salieri dans cet événement.

En 1791, Mozart était près d’avoir complété « La Flûte enchantée » quand il reçut la visite d’un étranger lui offrant une commission pour une messe des morts. Les premiers biographes de Mozart le nommèrent « le mystérieux messager » ou « le messager gris » et étaient confrontés au vide sur son identité. Les circonstances entourant ce commanditaire furent gardées secrètes et ce, pour de bonnes raisons.

Le messager fut tout d’abord identifié comme Franz Anton Leitgeb, un émissaire du Comte Franz von Walsegg. Des recherches récentes ont déterminé qu’il aurait plus s’agit d’un clerc d’avoué travaillant pour l’office de l’avocat de Walsegg. Le Comte Walsegg était certainement un personnage bien particulier dans l’histoire de la musique. Il aimait commander des œuvres à des compositeurs notables et les jouer en privé dans son palais. Une des conditions de commande était que le compositeur renonça à tout droit sur la pièce. Walsegg était un musicien et compositeur amateur et faisait croire à son public que les œuvres nouvelles étaient siennes. On sait que quelques compositeurs s’empressèrent de lui donner une bonne base mais il avait besoin maintenant de quelque chose d’autre que les quatuors qu’il obtenait habituellement. Sa femme, la Comtesse Anna von Walsegg, venait de décéder et il voulait jouer un Requiem en son honneur. Après quelques rencontres avec cet « étranger », Mozart accepta avec réticence, la moitié de la commission fut payée (30 ducats) et un billet à ordre fut donné pour le solde final.

Mozart ne commença pas à travailler sur le Requiem avant un certain temps. Dans les jours où il convenait du marché avec le messager, il reçut une autre commande. C’était celle de l’opéra « La Clémence de Titus ». Il était programmé pour être joué durant les festivités honorant le couronnement de Leopold II en Roi de Bohême qui se dérouleraient à Prague dans 7 semaines ! Le requiem devait attendre. Mozart fut immergé dans « la Clémence de Titus » jusqu’à deux semaines avant la première quand il partit pour Prague avec son élève et assistant, Franz Süssmayr. L’agenda était serré et Mozart travaillait furieusement pour terminer l’opéra à temps. La charge de travail aboutit à ce que Mozart contracta une fièvre rhumatismale nécessitant des soins médicaux tout en travaillant l’opéra. Achevé à temps, « La Clémence de Titus » fut jouée au Théâtre d’Etat le 6 Septembre 1791 avec Mozart comme chef d’orchestre.

Il retourna rapidement à Vienne pour surveillance médicale et où la première de « La Flûte enchantée » suivait dans son calendrier. Mozart avait apparemment guéri de sa maladie et était en bonne forme quand il se mit au travail pour achever son dernier opéra. Le 30 Septembre 1791, « La Flûte enchantée » fut jouée au Théâtre Freihaus du Wiedenon avec Mozart comme chef d’orchestre à nouveau. Ce fut un succès retentissant et Mozart tint plusieurs performances, invitant fréquemment des invités, notamment Salieri.

Il est généralement convenu que Mozart commença à travailler sur le Requiem pour de bon à son retour de Prague et après le lancement de « La Flûte enchantée ». Il semble avoir travaillé dessus de manière sporadique, le laissant complètement de côté à certains moments. Depuis longtemps, Mozart était obsédé par sa propre mort et les premiers biographes écrivaient qu’il était venu à penser qu’il mourait et écrirait son propre Requiem. A cette période, il écrivait le concerto pour clarinette en A ( ?) et d’autres petits morceaux. Quand il porta enfin son attention sur le requiem, le temps filait vite.

Mozart retomba malade le 20 Novembre 1791. Comme sa santé se détériorait, sa femme Constanze devint trop affolée pour prendre soin de lui alors sa belle-sœur, Sophie Weber épouse Haibel, intervint. Sophie décrivit plus tard l’état de Mozart comme une forte fièvre accompagnée d’un douloureux gonflement du corps rendant difficile une sortie du lit. Le fils aîné de Mozart, Karl, avait 7 ans et se rappela plus tard,

« quelques jours avant de mourir, tout son corps était tellement gonflé que le patient était incapable de faire le moindre mouvement, d’ailleurs, il y avait une puanteur qui témoignait d’une décomposition interne qui, après la mort, augmenta au point où une autopsie était impossible », Solomon, Mozart : a life.

Mozart tenta de travailler sur le requiem sur son lit de mort mais quand il réalisa que la fin était proche, il laissa des instructions à Süssmayr pour l’achever. Mozart décéda le 5 Décembre 1791, laissant le requiem inachevé.

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Peu de temps après sa mort, un journaliste de Prague publia un article « Musikalische Wochenbalt » à Berlin annonçant que Mozart était mort. Il vint à dire qu’il semblait que son corps ait retenu de l’eau et comme son corps gonflait, on crut qu’il avait été empoisonné. Cette phrase n’avait pas confirmé cette simple observation, faisant simplement allusion à la possibilité d’une intoxication saisie par le public et relayé dans chaque coin et salon de Vienne.

Dans les années suivant sa mort, les proches de Mozart insistèrent sur le fait qu’il n’avait pas été empoisonné. Malgré cela, la rumeur continua de circuler bien que personne ne put nommer l’empoisonneur. Les premiers biographes de Mozart abordèrent le sujet de son empoisonnement, mais ils n’identifièrent jamais un assassin. Certains rejetèrent totalement l’idée. La rumeur persista et muta jusqu’à ce que « la cabale italienne » (ou clan italien) de la Cour soit suspectée. La suspicion autour des italiens s’amplifia et aux alentours de 1820, Salieri, le premier italien de la Cour et chef de file supposé, fut finalement nommé. Depuis ce moment, la rumeur se répandit sans limite et Salieri tomba finalement en dépression nerveuse.

Alors qu’il était soigné à l’hôpital de Vienne pour sa dépression, il fut dit que dans un état d’esprit dépité Salieri s’accusa d’avoir tué Mozart, bien qu’il n’y ait aucune preuve d’une telle incrimination de sa part autre que ce que l’on avait entendu dire. Au final, après la mort de Salieri, des rumeurs répandirent qu’il confessa avoir tué Mozart sur son lit de mort. Ce coup de théâtre final à une rumeur qui passa près de trois décennies à rechercher un coupable semble presque ridicule, comme si les faiseurs de commérages avaient insisté pour avoir le dernier mot. Le médecin et les deux infirmiers assistant Salieri dans ses derniers jours déclarèrent qu’il n’avait pas fait une telle confession. Le compositeur et pianiste virtuose Ignaz Moscheles, qui rendit visite à Salieri dans l’un de ses plus lucides moments avant sa mort, rapporta que Salieri lui avait dit sans équivoque qu’il n’avait pas empoisonné Mozart.

Aucun commencement de preuve ne fut jamais présenté pour soutenir les accusations contre Salieri et il n’a jamais été considéré de le juger. Avec le dénominateur commun à toutes les rumeurs étant « la mort par empoisonnement », l’établissement de la cause de la mort de Mozart, permettrait de résoudre la question de la culpabilité.

Au moment de la mort de Mozart, un agent de santé municipal de Vienne, Dr Eduard von Guldener Lobes, consulta les médecins traitants de Mozart et publia les documents suivants en réponse aux allégations d’empoisonnement,

« Mozart mourut en fait quelques jours plus tard avec les symptômes usuels d’un caillot à la tête/au cerveau (un caillot ou une tumeur, bref, un pb à la tête ?!). Sa mort suscita sympathie et inquiétude chez les individus en général mais elle n’entraîna pas de suspicion quand à un cas d’empoisonnement parmi ceux-ci »

Et

« Il tomba malade à la fin de l’automne d’une fièvre rhumatismale inflammatoire, qui étant assez générale parmi nous à cette époque, contamina de nombreuses personnes. Cette maladie attaqua à cette époque de nombreux habitants de Vienne, et pour (beaucoup) d’entre eux, avait la même conclusion fatale et les mêmes symptômes que ceux du cas de Mozart ». Solomon, Mozart : a life.

La fièvre rhumatismale est une maladie du système immunitaire qui pourrait résulter d’une infection par streptocoque. Comme discuté plus tôt, Mozart revint avec une fièvre rhumatismale de Prague à Vienne où il décéda deux mois plus tard. Tout au long de sa courte vie, Mozart avait connu plusieurs épisodes de fièvre rhumatismale.

Merci pour cette partie Paquita =)
Je comprends pas vraiment pourquoi Salieri s'est accusé du meurtre de Mozart... Rolling Eyes

Il ne s'est pas accusé, il a été accusé par la rumeur. La mort de Mozart par une simple fièvre n'était pas assez "dramatique", un empoisonnement suscite plus de mystère et à l'époque, à l'opéra, les clans s'opposaient. Les allemands avaient leur opéra, les italiens avaient subi quelques dissolutions et résurrections, la rumeur a dénoncé un complot du clan italien. Salieri était italien, chef de l'Opéra national, il est un bon bouc-émissaire ou un coupable idéal.
A cause de cela, il est tombé en dépression et certains disent que dans un moment où il avait perdu la tête, il se serait accusé ... ce qui a été démenti par un de ses élèves et ami et ses infirmiers. Il a probablement beaucoup souffert d'être injustement accusé alors qu'il avait reconnu et soutenu le génie de Mozart.

Merci pour la bio

Donc Salieri ne se serait accusé que parce que la rumeur l'accusait et qu'il est tombé en dépression... Mais Mozart devait avoir d'autres "ennemis" non ? Pourquoi Salieri ?

Arf, la bio est bien longue mais à la fin de la 3è partie, tout ça est détaillé. En fait, Salieri ne s'est pas du tout accusé, il aurait presque juré sur son lit de mort ne pas avoir tué Mozart. Ce qui est dit est qu'il se serait accusé dans un moment de délire. Mais c'est un conditionnel car cela vient de la rumeur alors que les gens qui le cotoyaient tous les jours à la fin de sa vie n'ont jamais entendu ça de sa part.
Oui, Salieri avait tout et Mozart avait beaucoup d'ennemis/rivaux/concurrents, comme Salieri et comme tous les autres compositeurs viennois. C'est juste que Salieri s'est vu attribuer le rôle de l'empoisonneur.

Mais justement, pourquoi Salieri ? Il n'y avait pas que lui qui détestait Mozart, ca serait tombé sur Salieri comme par "hasard" ?

Dans le monde de l'opéra, les italiens étaient rois et Salieri le roi de tous les italiens, le grand chef de l'Opéra si tu veux. Mozart écrivait des chefs d'oeuvre à la file et les oeuvres de Salieri voyageaient dans toute l'Europe. Le seul concurrent sérieux pour Mozart était Salieri et vice-versa.
Quand Mozart est mort, il venait encore de triompher et le seul clan qui aurait pu vraiment lui en vouloir est celui des italiens, qui se battait pour garder leur place privilégiée (Mozart représentait à l'époque la naissance de l'opéra allemand alors que l'opéra est italien depuis ses débuts). Du clan des italiens à Salieri, établi comme chef de clan, il n'y a qu'un pas. "Comme de par hasard", il a été désigné coupable. Et puis, c'est bien plus romanesque que les rivaux à peine réconciliés à la fin de la vie de Mozart s'entretuent !?

Ah oui, le grand rival de Mozart était Salieri donc il paraissait plus logique que la rumeur le désigne à lui...
Et puis beaucoup de personnes connaissaient leur rivalité je présume, donc c'est vers lui que se sont tournés les soupcons !

Mais avec 30 ans de retard ! La rumeur a pris du temps à enfler, accuser les italiens et finalement Salieri.

Je pense que seul Salieri savait s'il l'a vraiment empoisonné ou pas... Puis je comprends pas pourquoi il l'aurait empoisonné vu qu'ils étaient amis à la fin de la vie de Mozart

Mozart n'a vraisemblablement pas été empoisonné en plus. Si on avait le preuve que Mozart est bien mort de fièvre, l'empoisonnement serait écarté et Salieri tranquille.

Le problème c'est que personne n'a trouvé de preuves de l'innocence de Salieri...

Mais personne n'a de preuves de sa culpabilité non plus. Et il y a quand même des documents officiels qui démontrent que Salieri ne s'est pas accusé et que Mozart n'a pas été empoisonné. (je ne les ai plus en tête, ils sont dans les pages précédentes de la bio)

Oui, comme le document du médecin Edouard Guldener von Lobes par exemple

Ou les déclarations des infirmiers de Salieri ou encore celle de Ignaz Moscheles. Les médecins actuels font aussi des recherches sur les causes de la mort de Mozart et un article récent écartait la thèse de l'empoisonnement au profit de la fièvre me semble-t-il. Je crois qu'il est sur le forum off.
Bon, là, je décampe du topic pour laisser de la place aux autres ! Antonio Salieri - Page 11 Icon_lol

» His character : Antonio Salieri
» [13.06.10] Marseille 19h
» [17.03.11] Var-Matin - Toulon