Antonio Salieri

Merci beaucoup!
En effet Salieri n'était pas si sombre que ça, et cette rivalité qui le liait à Mozart n'était pas vraiment réelle.

salieri approuvait mozart, il reconnaissait son immense talent. ca l'énervait car il n'était pas aussi talentueux que lui.

Cobaye Nombre de messages : 69 Age : 42 Localisation : 59

physiquement Flo ne lui ressemble pas du tout.... Antonio Salieri - Page 10 Lol

lol heureusement d'un côté, sinon il aurait été obligé de porter les rouleaux de Rosenberg !! La mèche fait quand même plus moderne, les collants suffisent déjà bien !

Salieri n'était peut-être pas aussi talentueux que Mozart mais il n'avait rien à lui envier et en étant un peu objectifs, Salieri a composé de très belles oeuvres. Il n'a pas pu innover comme le faisait Mozart car il était chef de l'Opéra et devait suivre les instructions qu'on lui donnait ... Par contre, à Paris, il se faisait plaisir. Qui dit qu'il n'aurait pas pu composer de véritables trésors en ayant les mains un peu moins liés à la Cour ?

C'est vrai, Salieri avait autant de talent que Mozart mais il est moins connu ces jours-ci car il n'apporte rien de nouveau. Il se fond un peu dans la masse et si il n'avait pas vécu pendant l'époque de Mozart nous ne le conaitrions peut-être pas.

Nous savons maintenant qu'il n'était pas si sombre qu'on le prétant, mais il était, selon moi, tout aussi mysterieux, nous ne savons presuqe rien de sa vie privé... Et malgré le fait qu'on en sait plus sur l'artiste qu'il est, reste encore à trouver ces quelques détails qui unissaient Mozart et lui tel que cette femme qu'il ont eu tout les deux comme maitresse.

Je trouve ce mystère extrèmement intéressant, je viens tout juste de découvrir ce topic et ça m'a pris une éternité à lire tout ceci, vous en avez trouvé de l'info. Je pense faire la même chose moi-aussi, je suis acro, cette histoire m'intrigue.

Héhé Mozart rock, la bio n'est pas finie !
En fait, plusieurs petites fourmis ont trouvé un site en anglais Wink

Et pour la maîtresse commune, elle s'appelle Katharina Cavalieri. Courte bio Wink

Katharina Cavalieri, de son vrai nom Franziska Maggdalena Josepha Kavalier, est née à Währing (province de Vienne) le 19 février 1760 et est décédée à Vienne le 30 juin 1801. Une ombre persiste sur sa date de naissance car de nombreuses sources – germaniques – en avancent une autre : le 18 mars 1755. Cette soprano autrichienne est considérée comme l’une des grandes voix de son temps, renommée pour sa grande agilité vocale et sa puissance tant en voix de tête qu’en voix de poitrine. Visiblement, Salieri excellait dans la création de soprano colorature. Elle a principalement chanté à Vienne où l’on déplorait toutefois ses faiblesses d’actrice.
Son père Josef Kavalier était instituteur et maître de choeur dans l'église locale. Devenue l'élève de Salieri en 1774, et plus tard sa maîtresse, elle fait ses débuts à l'opéra italien de Vienne à 15 ans, en 1775, dans l'opéra "La Finta Giardiniera" d'Anfossi. La même année, elle tient le second rôle de Venesia dans l'opéra de Salieri "La finta scema". Puis, elle entra dans la troupe du nouvel Opéra National Allemand ouvert par Joseph II en 1778.
Son nom reste lié à celui de Mozart. Entre 1778 et 1782, elle ne tint pas moins de 18 premiers rôles. En 1781, elle est Nanette dans l'unique singspiel en allemand de Salieri "Der Rauchfangkehrer". Elle fût la première Constance dans "Die Entfürhung aus dem Serail" [L'enlèvement au sérail] en 1782 et Madame Silberklang dans le singspiel, sorte d'opéra comique allemand, "Der Schauspieldirektor" (Le directeur de théâtre) en 1786 au château de Schönbrunn. Alors qu’elle chantait pour Mozart avec Aloyisa Weber-Lange, Salieri donnait à la suite un court opéra « Prima la musica poi la parole ».
Elle chanta celui d'Elvire lors de la première viennoise de Don Giovanni en 1788. Mozart écrivit alors pour elle l'air ‘Mi tradi’. Elle tint également le rôle de la comtesse lors de la reprise des Noces de Figaro en 1789. Il affirma par ailleurs qu'elle était une "cantatrice dont l'Allemagne pouvait être fière". Catarina chanta aussi le rôle d’Ernestine dans la reprise viennoise de l’opéra de Salieri « La scuola de’gelosi » [l’école de la jalousie] créé pour l’Italie. Elle interpréta de nombreux oratorios et c’est peut-être celui de Salieri "La Sconfitta di Borea", en 1774-1775 qui fut son tout premier travail. L’air écrit pour elle "Vedo l'amiche insigne" fut repris par Salieri dans ses opéras.
‘La Cavalieri’, surnommée ainsi après avoir italianisé son nom, est passée à la postérité par ce fameux épisode de 1791 où Mozart décrit comment il est allé chercher Salieri et sa maîtresse pour les mener à la première de « La Flûte enchantée ». Des rumeurs ont longtemps circulé sur un éventuel empoisonnement de Mozart par Salieri et celle-ci lors d’un dîner chez elle. De plus, da Ponte, librettiste de Mozart et Salieri, accuse ce dernier et La Cavalieri d’avoir échafaudé quelques cabales contre lui-même et sa chanteuse de maîtresse, Adriana Ferrarese (qui fût aussi maîtresse de Mozart !) Curieusement, la cantatrice est davantage mentionnée dans les écrits de Mozart que dans les notes de Salieri à son biographe. Une preuve de sa volonté de garder la relation secrète ?
Sa carrière sur le déclin, elle se retire de la scène en 1793, vraisemblablement dans les temps où son mentor choisissait de s’éloigner de ses fonctions officielles à la Cour de Vienne. Elle s’éteint sans enfant le 30 juin 1801, à Vienne, des suites d’une fièvre.

Merci beaucoup pour la bio de Katharina, t'es-tu rendu compte que son nom est écris de 2 façons différentes dans le texte?

Oui, oui. Il y a plusieurs écritures, l'allemande (puisqu'elle était germaniste) et son nom italiénisé. C'est un texte que j'ai compilé d'où les différences d'orthographe ...

Merci pour cette bio!

Merci =)

Elle est mouru le jour de mon anniv' xD trop plus envie de le feter maintenant lol

musette03 a écrit:: Merci =)

Elle est mouru le jour de mon anniv' xD trop plus envie de le feter maintenant lol

T'as qu'à fêter le jour de son décès...tout compte fait, c'est peu être as une bonne idée... Antonio Salieri - Page 10 Icon_scratch

... je sais pas quoi te dire...

Je vais feter la chance qu'elle a eu de rencontrer le vrai Salieri xD

Bref stop HS ^^

Et une nouvelle décennie de la vie du Maestro, pas la plus belle puisque'il décline, sa musique ne plaît plus ...

Période 1792-1805 :

-1792 : Tandis que 1792 commençait, Salieri venait d’achever un nouvel opéra avec Casti comme librettiste, qui ne sera pas entendu avant la fin du XXè siècle. « Catilina » était un autre exemple de la plume politique caustique de Casti laissé de côté. Un autre projet de cette période était « Il mondo alla rovescia » sur un livret de Caterino Mazzolà. Le livret n’était pas seulement mauvais mais il offensa les sensibilités de nombreux de ceux qui le virent. L’histoire mettait en scène un monde où les rôles d’hommes et de femmes étaient inversés. Les débuts auraient pu fournir de grandes scènes comiques mais Mazzolà échoua à capitaliser cela.

Un autre événement important de 1792 fut la mort soudaine de Léopold II. Il avait régné seulement 2 ans quand il tomba malade et mourut 36 heures plus tard. L’empereur François lui succéda.

Le désavantage de Salieri fut qu’il n’était jamais sélectif en ce qui concernait les livrets qu’il choisissait. Tout au long de sa vie, il s’attacha à prendre tous les textes qui lui étaient présentés et à les mettre en musique. Tel fut le cas de l’opéra suivant, « Héraclite et Démocrite », sur un texte de Gamerra. Ce soi-disant écrivain avait été nommé dramaturge de la Cour ( ?) par François Ier davantage pour ses capacités à plaire que sur ses dons littéraires. Il avait déjà présenté deux incompétents à Salieri et était maintenant sur le point d’infliger plus de dégâts. Ce qui est surprenant avec cela est que Salieri n’était plus lié à la Cour et qu’il pouvait choisir de ne pas travailler avec Gamerra. Après un léger passage, « Héraclite et Démocrite » sombra dans l’obscurité.

Gamerra fournira deux nouveaux livrets à Salieri « Palmira, reine de Perse » et « Il moro ». Des deux, « Palmira », avec ses décors somptueux et son large panel de personnages connût un petit succès.

-1795 : Trois années s’écoulèrent avant que Salieri ne produise un nouvel opéra. Durant sa vacance, sa production fut largement limitée à des pièces patriotiques puisque, à cette époque, une partie de l’Europe s’affairait à tenter de contenir Napoléon (1795 : période du Directoire, montée en puissance de Napoléon avant le Consulat en 1799). C’est à ce moment-là que la famille de Salieri endura deux douloureuses pertes. En 1794, Elisabeth Josepha Salieri mourut à l’âge de sept ans de la rougeole suivie deux ans plus tard par le décès de Francisca Antonia Salieri, âgée de 14 ans, de pneumonie.

En 1798, après avoir flirté avec des textes mauvais ou controversés, Salieri créa l’un de ses plus beaux opéras, « Falstaff ». Une fois de plus, Salieri était entre les mains d’un librettiste compétent, Carlo Defranceschi, qui fournit le livret à partir d’une adaptation de la pièce de Shakespeare « Merry Wives of Windsor » (les nombreuses épouses des Windsor). L’intrigue complexe fut menée à l’essentiel, incluant l’élimination de l’intrigue annexe de Fenton et Ann Page. Des airs attractifs et de rapides morceaux récitatifs portaient le travail. Bien que cela semble écrit dans un style démodé, son exécution d’une main de maître divertit.

Salieri, qui avait commencé sa carrière à la fine pointe de la réforme de l’opéra, commençait à se trouver à l’arrière. Soit il devenait trop figé dans ses positions soit il était devenu trop fatigué pour écrire quelque chose de neuf. Ses cinq derniers opéras ne contenaient rien de remarquable et furent reçus avec un intérêt modeste. Ils étaient :

- « Cesare in Farmacusa », livret de Defranceschi, fut représenté 20 fois.

- « L’Angiolina ossia Il matrimonio per Susurro”, livret de Defranceschi. Une histoire connue faite pour une intrigue prévisible. Seulement 10 représentations à Vienne.

- « Annibale in Capua » livret de Antonio Simone Sografi. Ecrit pour l’ouverture d’un nouvel opéra à Trieste, il ne fut jamais entendu autre part. Son échec ne fut pas étonnant puisque le rôle du majestueux Annibal était tenu par un castrat !

- « La bella selvaggia » livret de Bertati. Jamais représenté.

- « Die Neger », texte de Georges Frédéric Treitschke (librettiste du « Fidelio » de Beethoven). Le maître de l’opéra bouffa italien acheva sa carrière avec ce singspiel allemand. L’histoire mettait en scène un esclave noir dans les plantations américaines. Le texte et la musique furent considérés comme pauvres et mal inspirés.

-1802 : La qualité de la production d’opéra de Salieri régressa au point de devenir quelconque. Et en 1802, il cessa simplement de composer des opéras. Ses efforts en composition furent confinés à l’écriture de musique sacrée pour la chapelle de la Cour et ses pièces étaient pour la plupart non dramatiques et destinées à l’usage du culte. En 1804, Salieri écrivit une grande œuvre sacrée, un requiem destiné à ses propres funérailles. Il était persuadé que ses jours étaient comptés alors qu’en fait, il lui restait encore deux décennies à vivre.

Son absence de la Cour affecta l’orchestre en mal. Il avait été sa propre création, bâti par ses efforts au fil des années puisqu’il avait sélectionné personnellement, sur auditions, chacun des musiciens et les avaient entraîné pour le meilleur niveau. Le « Allgemeine Musikalische Zeitung » (journal allemand sur la musique) de Leipzig du 10 Juin 1801 commentait :

« Quand le brillant Salieri était maître de chapelle de l’opéra italien, et Monsieur Scheidlein, si je ne m’abuse, le directeur de l’orchestre, les membres étaient les mêmes qu’aujourd’hui (exception faites de quelques départs). Et les opéras étaient exécutés de telle sorte que les critiques les plus sévères ne trouvaient rien à redire. La synchronisation parfaite des instruments et la précision avec laquelle ils jouaient ensemble étaient parmi les gages de son excellence. Les voix étaient accompagnées d’une extrême délicatesse. Chaque nuance, jusqu’à la plus fine, ressortait des accompagnements. L’exacte précision était toujours présente. A cette période, cet orchestre était indubitablement l’un des tous premiers des orchestres de théâtre en Allemagne, fait admis par tout juge compétent. Mais quand Salieri dut abandonner sa place à un autre, et que Monsieur Conti en devint le chef, l’orchestre sombra par étapes jusqu’à ce qu’il atteigne son niveau actuel. La faute ne réside pas par conséquent dans ses membres mais dans ses directeurs ». Alexander Wheelock Thayer (Salieri, Rival of Mozart).

En 1805, l’unique fils de Salieri, Alois Engelbert Salieri mourut, suivit en 1807 par Thérèse, l’épouse aimée, qu’il avait rencontré par chance 32 ans plus tôt alors qu’il enseignait dans un couvent. Il fut profondément affecté par leur trépas.

quel travail ! t'as passé beaucoup de temps dessus, pour faire tes recherches. merci encore paquita pour ce texte

C'est un plaisir de me plonger dans la vie du Maestro qui a aussi fait preuve d'une grande créativité ! Le "mythe Mozart", si on peut dire ça, repose aussi beaucoup sur le fait qu'il soit mort jeune, à l'apogée de son inspiration. Mais qui nous dit qu'il n'aurait pas pu perdre de sa superbe avec les années ?
Salieri décline dans la décennie 1790 et se retire en 1802. Si Mozart avait vécu plus longtemps, son talent n'aurait-il pas été titillé par d'autres compositeurs doués ?? Nous n'aurons jamais la réponse mais le temps a relégué Salieri aux oubliettes alors qu'il a "régné" sur l'opéra européen pendant 1/2 siècle. Ce n'est tout de même pas rien !

Merci Paquita et bravo pour tes traductions !
Pauvre homme, il perd tous ses enfants Antonio Salieri - Page 10 Icon_sad

Ce doit être des épreuves terribles...

Merci beaucoup, très intéressant!!!!

Merci beaucoup pour ces infos^^

merci paquita pour ces dernières info, effectivement Salieri a vécu des années bien douloureuses entre la perte de ses enfants, de son épouse et ses derniers opéras qui ne furent pas de grand succès, mauvaise période comme on dit !

Merci paquita!!! Pauvre Salieri.

Et c'est vrai, si mozart avait vécu plus longtemps, peut-être qu'il ne serait pas aussi connu aujourd'hui et qu'il aurait été oblier...

Avant toute lecture, avant toute impression, un merci, pour cette autre petite perle -en toute objectivité ^^- que tu nous livres Smile

raaaah qu'il fait bon revenir et trouver de quoi liiiiiiire !

La suite et fin de la biographie, toute en émotions ...

Période 1801-1825, les années sombres de Salieri :

Le compositeur des « Danaïdes », « d’Axur » et de « La grotta di Trofonio » ne s’installa pas dans une vie de détente. A l’opposé, il mena une vie musicale active pratiquement jusqu’à la fin. L’une des principales activités de Salieri à cette période était l’enseignement et ce n’était pas seulement enseigner pour gagner son pain. En réalité, hormis pour les plus fortunés, il ne faisait pas payer ses leçons en hommage à la générosité de Florian Gassmann. Il s’agissait d’enseigner par amour du métier et Salieri était connu comme le meilleur professeur de Vienne en chant et composition. Entre 1793 et 1809, Beethoven étudia avec Salieri et l’honora même en lui dédiant le 12è opus de sa sonate pour violon. Franz Schubert figurait aussi parmi les étudiants de longue date. Salieri admirait les capacités de Schubert mais le critiquait souvent pour l’utilisation de l’allemand dans ses chansons, insistant sur le fait que l’italien était la langue préférée pour la voix. Meyerbeer, Carl Czerny, Franz Liszt, Inaz Moscheles, Franz Haver Süssmayr (celui qui acheva le Requiem de Mozart) et le 2è fils de Mozart, Franz Xaver Wolfgang Mozart figuraient parmi ses étudiants.

Quand Salieri n’enseignait pas, il dévouait la plupart de son temps dans diverses organisations musicales viennoises. Il était dans les rangs de la Pension-Institut des Musiciens viennois et organisait les programmes des concerts bi-annuels de la société tout en administrant chaque détail des affaires quotidiennes. Le 27 mars 1808, Salieri dirigea la société dans une représentation historique de la « Création » de Haydn. Tous les musiciens distingués de Vienne, incluant Beethoven, y assistèrent et ce fut la dernière apparition de Haydn en public.

Salieri aida aussi à fonder la Société pour les amis de la musique après quoi, il fut très actif dans le programme de l’organisation pour la création d’un conservatoire. Salieri gérait l’institut pour l’entraînement des chœurs et était directeur de l’école de chant.

La Salieri vieillissant reçut de nombreux honneurs au crépuscule de sa vie comme sa nomination de membre de l’Académie de Suède, de l’Institut national français ou du Conservatoire de Milan. En 1815, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

- 1816 fut l’année du 50è anniversaire de son arrivée à Vienne et il fêta ce jour avec quelques amis. Ce qu’il ne savait pas est que nombre de ses amis ainsi que l’empereur François Ier lui feraient une surprise. Après l’office, un carrosse le conduisit à un hôtel où le Prince Trautmannsdorf-Weinburg, le Marshall en chef de la Cour, prononça un discours très flatteur détaillant ses réussites. Il le présenta ensuite, sur recommandation de l’Empereur, à la médaille civile d’honneur au service de l’Empire Habsbourg. Plus tard dans la soirée, il fut rejoint pour dîner par ses 4 filles et par de nombreux élèves de chants qui chantèrent pour lui.

-1815 : En 1815, Salieri composa un de ses grands derniers travaux majeurs qui ne défièrent pas seulement ses stéréotypes du XVIIIè siècle mais il démontra aussi qu’il était arrivé au XIXème siècle. Il s’agissait de ses « 26 Variations sur ‘La follia di Spagna’ » pour orchestre. Dans ce travail, Salieri ne développa pas la variation comme on aurait pu s’y attendre mais il créa un traité sur l’orchestration où le thème demeura essentiellement inchangé alors qu’il peignait 26 contrastes possibles. Ses compétences comme maître d’orchestre sont alors clairement évidentes.

Dans son temps libre, Salieri lisait avec voracité, marchait longuement dans la nature et passait nombre de ses soirées avec amis, jouant de la musique, particulièrement les œuvres de Glück et Haendel. Aux alentours de 1820, Salieri commença à ressentir les effets de son grand âge. Une forte goutte limitait ses déplacements et lui causait un grand inconfort. Il continua d’enseigner et autant que possible, de marcher quotidiennement.

-1823 : C’est environ à cette époque qu’une rumeur insidieuse commença à faire son chemin jusqu’aux oreilles du Maestro, celle qui le rendait responsable de l’empoisonnement de Mozart. La rumeur de l’empoisonnement de Mozart courut dès le lendemain de sa mort mais personne ne pouvait nommer l’assassin. Maintenant, 3 décennies plus tard, les rumeurs dénonçaient Salieri. Durant les dernières années, cela lui causa un chagrin croissant voire une dépression. En 1823, sa santé se détériorait et un jour, il tomba sur la tête, se causant alors un traumatisme crânien. Depuis lors, sa condition mentale se trouvait en grande confusion. En octobre de cette même année, il fut admis à l’hôpital central pour malades de Vienne où la rumeur fut plus diffuse.

Elle s’amplifia avec fréquence et magnitude et un débat s’ouvrit entre ceux qui prétendaient l’acte consommé alors que d’autres plaidaient pour l’innocence. La plus condamnable de ses rumeurs était celle selon laquelle Salieri s’était accusé du meurtre de Mozart et que plus tard, il aurait confessé avoir tué Mozart sur son lit de mort. Il n’y a aucune preuve écrite confirmant cela ni personne pour dire avoir entendu cela en confessions. Le seul fait documenté concernant ce point atteste de l’innocence de Salieri.

Un mois après son décès, l’attestation suivante fut dressée :
‘Nous soussignons, nous qui, par notre profession, surveillons les malades (infirmiers), déclarons, en présence de Dieu et des hommes, qu’au printemps 1824, nous fûmes appelés au chevet du Cavaliere Salieri, maître de chapelle de la Cour royale, et que tout au long de sa longue maladie nous ne l’avons pas quitté un seul moment. Lorsque l’un de nous s’absentait, un autre le remplaçait toujours en alternance. Nous attestons également, qu’en raison de son faible état, personne n’était autorisé à lui rendre visite hormis nous et ses médecins ; il fut jugé judicieux que même les membres de sa propre famille ne pourraient le voir. Avec respect à la question ensuite posée à nous « Est-il vrai que le Cavaliere Salieri ait déclaré, durant sa maladie, avoir empoisonné le célèbre compositeur Wolfgang Mozart ? » - nous répondons, sur notre honneur et conscience, que nous n’avons jamais entendu de telles déclarations attribuées à Salieri, ni même la plus légère mention de quoique ce soit y faisant allusion,

En confirmation de cela, nous inscrivons nos noms comme suit :
Giorgio Rosenberg, infirmier,
Amadeo Porsche, infirmier près Monsieur Salieri, Maître de chapelle de la Cour’.
(Alexander W. Thayer, Salieri, Rival of Mozart).

La seconde preuve vient du compositeur et virtuose de piano Inaz Moscheles dans son, « Aus Moscheles Leben, Nach Briefen und Tagebüchern » en 1872-73. Moscheles rendit un jour visite à Salieri à l’hôpital quand il était lucide et répétait les mots de Salieri,

‘Bien que cela soit ma dernière maladie, je peux jurer en toute bonne foi qu’il n’y a aucune vérité dans la rumeur absurde, celle que vous savez, selon laquelle je suis supposé avoir empoisonné Mozart. Mais non, il s’agit de dépit, seulement de dépit, dites-le au monde mon cher Moscheles. Le vieux Salieri, qui est sur le point de mourir, vous dit ceci’.
(Volkmar Braunberens, Salieri : Ein Musiker im Schatten Mozarts).

Dans la soirée du 7 Mai 1825, Salieri s’éteignit. Tout l’establishment musical de la Cour et tous les compositeurs et musiciens distingués de Vienne assistèrent à ses funérailles sauf Beethoven qui était lui-même malade. Quelques jours plus tard, son requiem en C mineur fut joué en son honneur.

EPILOGUE

Antonio Salieri connut une longue et illustre carrière. En vertu de son travail acharné et sa persévérance, il progressa jusqu’au poste de grand maître de chapelle impérial de l’Empire Habsbourg. Durant sa vie, il joua un rôle dominant dans la réforme de l’opéra et dans ses dernières années, il reçut de nombreux honneurs et fut considéré comme le premier professeur de Vienne. Aujourd’hui, ses dernières mémoires ne furent pas celle de l’accomplissement. Elles sont celles du scandale, alors qu’il devint la cible d’une vilaine forme de paranoïa à Vienne croyant que les italiens dans leur ensemble, et Salieri particulièrement, étaient responsables de la mort de Mozart.

Salieri et Mozart devinrent ensuite indéfectiblement liés dans la mémoire du mythe populaire. Un mythe qui survit aujourd’hui sous la forme d’un film, bien que beaucoup n’approuvent pas les hypothèses présentées dans ce film.

L’image de Salieri souffre aujourd’hui de médiocrité et d’une comparaison monotone avec Mozart. Salieri n’était PAS un compositeur médiocre. Sa renommée populaire en son temps suggère que le public le considérait comme plus que doué et devrait nous donner matière à considérer sérieusement son travail. La rivalité supposée avec Mozart a été grandement exagérée et en fait, il y a des preuves substantielles qui suggèrent que ces deux profitaient d’une coexistence voire opiniâtre. Avancer que Mozart était meilleur compositeur est totalement impertinent et ignore la contribution de Salieri dans l’histoire de l’opéra. Les comparer ne sert aucun but et les ôte tous les deux de leurs visions individuelles. Ce qui pourrait être dit de Salieri est qu’il ouvrit une brèche dans laquelle d’autres, comme Mozart, suivirent.

Durant près de deux siècles, ses opéras, dont nombreux d’entre eux avaient captivé l’Europe, furent annulés puis oubliés ; une sentence posthume imposée à un homme innocent. Il est temps d’accorder à Antonio Salieri l’attention qu’il mérite. Le nombre croissant des enregistrements de Salieri sont des signes encourageants mais jusqu’à ce que ses opéras soient restaurés à leur place véritable sur les scènes des opéras du monde, il ne sera pas pleinement rendu justice. Et pour être sûr, ses meilleurs opéras sont plus que dignes de notre attention et admiration.

Bravo et merci pour toute cette documentation. Beau travail !!!!
Rendons justice à Salieri,le rôle de Florent dans le spectacle lui rend honneur et ne laisse pas dans les oubliettes.

Super travail Paquita !! La fin de sa bio m'a émue

super travail. La fin est émouvante !

par-contre, j'avais beaucoup entendu dire que Salieri avait tenté de se suicider (et le film Amadéus n'a rien à voir avec ça, je l'ai aussi vu sur des sites) mais je ne savais pas du tout qu'il s'était fait un traumatisme cranien

» His character : Antonio Salieri
» [13.06.10] Marseille 19h
» [17.03.11] Var-Matin - Toulon